Lectures et méditation - 4ème dimanche - 31 janvier 2021 - Année B

Clliquez ici ---> Lectures et méditation - 4ème dimanche - dimanche 31 janvier 2021 - Année B

Le prophète que Dieu avait promis
La liturgie nous fait entendre aujourd'hui la suite de l'évangile de Marc, comme elle le fait durant les dimanches de cette année (sauf exceptions). Mais nous écouterons d'abord un passage célèbre du Deutéronome, là où Dieu promet qu'à l'avenir il fera se lever au milieu de son peuple un prophète comme Moïse (première lecture). Or pendant le Temps ordinaire, la première lecture est toujours choisie en fonction de l'évangile du jour. En proposant ce passage comme première lecture, la liturgie de ce dimanche suggère donc, à la suite du Nouveau Testament, que cette promesse divine s'accomplit en Jésus.

À la stupéfaction de ses auditeurs, Jésus donne à la synagogue un enseignement nouveau et il parle avec autorité, à l'inverse des scribes (évangile). Ceux-ci devaient toujours se référer à leurs prédécesseurs pour rendre leur enseignement crédible : en un sens, ils n'étaient que des répétiteurs. Mais voilà qu'un fils d'Israël, en pleine synagogue, a l'audace de proposer un enseignement nouveau et, qui plus est, avec autorité, c'est-à-dire sans se référer aux anciens rabbins.

D'ailleurs, lui-même n'est pas un rabbin officiel. Il parle donc avec une liberté rare. Pourtant, son enseignement n'est pas d'emblée rejeté. D'abord, on peut supposer qu'il parle admirablement et d'une manière convaincante : « Jamais un homme n'a parlé de la sorte ! » (Jn 7,46), dira-t-on de lui plus tard. Mais aussi parce qu'il ne se contente pas de parler : il agit, il guérit, il va jusqu'à libérer un possédé de l'esprit impur qui le tourmentait. Chose étrange, ce pauvre homme, ou plutôt l'esprit impur qui l'habite, a l'air d'avoir déjà découvert qui est, en réalité, Jésus : « Tu es le Saint de Dieu », dit-il. Mais Jésus lui demande de se taire. Cela peut étonner. Peut-être Jésus perçoit-il que cette déclaration est hypocrite : cet esprit mauvais joue, sans doute, au croyant, pour mieux déconcerter. Quoi qu'il en soit, la proclamation de l'Évangile est lancée ; elle s'exprime donc de deux manières : par un enseignement et par des guérisons. Ce que les prédicateurs d'aujourd'hui et d'hier ne peuvent généralement pas faire.

Cette incapacité a peut-être un avantage : elle évite les enthousiasmes factices qu'une guérison, réelle ou supposée telle, peut provoquer, et elle contraint les prédicateurs à se concentrer sur la transmission par la parole, avec moins de visibilité mais en centrant l'attention sur l'essentiel. On peut aussi dire à ceux de leurs auditeurs tentés par la déception que s'applique à eux la béatitude formulée plus tard par Jésus face à Thomas l'incrédule : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! » (Jn 20,29)

tiré du missel des dimanches